Le K-Way en canyoning – indispensable ou gadget ?

Tu as déjà remarqué que, ces derniers temps, on voit de plus en plus de photos de canyonneurs (et canyonneuses, hein !) avec un beau K-Way, genre le CE4Y Shield Jacket ?

C’est clairement une nouvelle tendance. Mais du coup, une question se pose : si tout le monde en porte un, est-ce que je dois m’en acheter un aussi, ou pas ?

Avant de trancher, un petit retour en arrière s’impose !

En canyoning, on pique pas mal d’idées aux autres sports nautiques. Les combinaisons étanches, par exemple, viennent du monde du kayak. Un jour, des kayakistes se sont dit : « Tiens, c’est confortable, chaud et léger ces combis étanches. Et si on les testait en canyon ? »

On connaît la suite. Il y a quelques années, voir une combinaison étanche en canyoning, c’était rare. Puis l’usage s’est répandu, avec de plus en plus de marques qui se sont mises à en proposer.

Mais depuis le Covid, les prix ont pris une sacrée claque. Ma combi étanche, achetée à l’époque pour 450 €, vaut aujourd’hui plus de 700 €. À ce tarif-là, mieux vaut avoir un Père Noël avec les poches bien remplies !

Et en même temps, les combinaisons étanches, elles ont leurs défauts. Elles ne sont pas hyper agréables pour nager en eau vive, et elles sont plus fragiles qu’on pourrait le croire. Il y a quelques années, un collègue a réussi à flinguer la sienne dans la Meije – pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un canyon sous un glacier, autant dire que ça caille sévère !

Du coup, les canyonneurs ont cherché à combiner le meilleur des deux mondes : une combi néoprène pour le confort, la chaleur, la flottabilité et zéro stress en cas de déchirure, avec en bonus un truc coupe-vent qui limite l’eau qui rentre. Et bim, voilà comment le K-Way a débarqué en canyon !

Les avantages

Un K-Way, c’est génial, mais pas tout le temps.

Là où le K-Way brille vraiment, c’est dans les canyons style ‘ravin’. Tu sais, ces descentes où il n’y a pas vraiment de vasques, où on enchaîne les cascades à fond les ballons.

Par exemple, dans le Ruzand ou le Ruisant – là où tu te tapes des fractionnements dans des cascades de 150 m et où tu te retrouves souvent dans les embruns (pour les non-francophones : c’est ce mélange de vent et de ‘pluie’ balancé par la cascade).

Le K-Way, lui, fait le job : il coupe le vent et empêche l’eau de s’infiltrer par le cou ou les manches. En plus, il booste l’effet thermique en gardant la chaleur autour du corps,  surtout avec un modèle un peu épais.

Les désavantages


En testant le K-Way de CE4Y, j’ai pris une bonne leçon sur ses limites.

Lors d’un trip en Albanie, avec pas mal d’eau, on se retrouve avec une équipe confirmée dans un canyon bien chargé. On a le perfo, tout le matos qu’il faut pour avancer en sécurité.

Mais voilà, on tombe sur un obstacle sans visibilité en bas. Et surprise : en dessous, un sacré mouvement d’eau dans une vasque ronde avec une sortie étroite. L’eau a creusé sous la roche – le fameux drossage.

Moi, en mode ‘je gère l’eau vive’, j’aide les autres à sortir. Je les fais passer sur le dos en poussant avec les pieds contre la paroi, pendant que je récupère les sacs pour faire pareil.

Et là, mauvaise surprise… J’avais toujours mon K-Way. En voulant passer, le courant arrache ma capuche. Elle se met à flotter comme une ancre, mais dans le mauvais sens ! Le courant pousse dessus et me tire en dessous.

Heureusement, avec mon expérience en eau vive et les réflexes bossés pendant nos stages avec Mathieu (qui en plus d’être DE canyon, est aussi DE kayak et Jedi en eau vive), j’ai eu le bon geste et je m’en suis sorti tout seul.

Mais quelle claque !

Pourtant, je le savais, ce risque. Parfois, ça fait du bien de se prendre un rappel, même quand on commence à avoir un peu de bouteille. Ça remet les pieds sur terre !

Conclusion – faut-il en acheter un ?

OUI – si :  

  • Tu fais pas mal de canyons type ravin.  
  • Tu fais beaucoup d’encadrement, où tu passes ton temps à regarder et former les autres (comme nous dans nos stages, où vous mettez les mains dans le cambouis non-stop).  
  • Tu fais des canyons pas seulement en été, mais aussi en hiver, au printemps ou en automne.

NON – si :  

  • Tu fais surtout des canyons avec beaucoup de courant.  
  • Tu as peur de l’abîmer.  
  • Tu kiffes la liberté d’un mouvement simple.
  • Tu sors principalement l’été ou dans coins chauds
  • Tu débutes

Quel K-Way à acheter et quel budget ?

La nouvelle veste sorti par Seland cette année (2025)

En vrai, pas besoin de claquer une fortune.  

Si vous avez un vieux K-Way de vélo qui traîne, ou un Gore-Tex plus vraiment étanche pour de l’alpi, ça fait carrément l’affaire. C’est petit, ça prend pas de place, et on peut le glisser dans le sac en cas de besoin.  

Pour être clair, ce n’est pas parce qu’on a un K-Way qu’il faut le porter non-stop. On peut le mettre quand il y a des embruns, et l’enlever dès qu’il y a de la nage à faire.  

Le prix d’un Shield Jacket (CE4Y) est élevé. Après l’avoir testé, oui, c’est pas mal, mais est-ce que je l’aurais acheté sans les avantages que j’ai eus ? Franchement, non.  

Un bon plan ? Un petit wind-stopper du rayon voile chez Décathlon à 40€.  

Dans le monde du kayak, on trouve aussi des (très) bonnes affaires – normal, ils bossent là-dessus depuis toujours. Il existe des modèles avec ou sans capuche. Pour moi, c’est kif-kif. Si je m’attends à avoir froid à la tête, j’ai toujours un capuchon néoprène dans le sac. Ça change tout !

La capuche du K-Way ? Perso, je suis neutre. Sans capuche, j’aurais évité une mauvaise surprise, mais je n’ai pas encore vu de situation où elle m’a vraiment sauvé la mise.  

Seland vient de sortir un nouveau K-Way qui donne sacrément envie de tester. Prix autour de 100 € (quand la veste CE4Y est à 166 € en ce moment).  

Et si t’es pas au point en eau vive, un stage axé là-dessus pour choper les bons réflexes, c’est un sacré bon investissement aussi 😉  

À bient’eau,
Sven & Mathieu  

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